L’angoisse des 8 mois
Tous les bébés expérimentent cela : dès que maman sort du champ de vision ou qu’une personne inconnue approche, c’est la crise de sanglots. Il en va de même pour tous les êtres qui constituent son environnement affectif - père, frère et sœur, grands-parents, nounou - dont la disparition temporaire plonge l’enfant dans l’angoisse.
Cette crise des 8 mois, loin d’être une régression, témoigne d’un véritable progrès de l’enfant : il comprend que lui et sa mère sont deux êtres différents. Éprouver de l’anxiété, c’est devenir un être à part entière.
Comment réagir face à ces pleurs ? Au moment de la séparation, expliquez à votre enfant pourquoi vous devez partir, qui va s’occuper de lui en votre absence, et surtout, insistez sur le fait que vous allez revenir : il comprend souvent mieux qu’on ne le pense.
Les crises d’opposition :
Plusieurs crises d’opposition jalonnent le développement moteur de l’enfant : systématiquement, l’enfant s’oppose à l’adulte. Il prend conscience qu’il ne veut plus être soumis à ses parents, et use et abuse du "non" pour l’exprimer. Ces étapes sont éprouvantes pour les parents, mais elles sont nécessaires à l’enfant : c’est en s’opposant qu’il se construit.
Les grandes acquisitions, telles que le marche, la propreté, s’accompagnent souvent de ces crises d’opposition. Plus l’enfant gagne en autonomie, plus son désir de liberté est difficile à canaliser ; il veut découvrir le monde, l’explorer, et vos interdits l’empêchent d’agir.
Par ailleurs, lors de grands bouleversements tels que l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, ou un déménagement, l’opposition est, pour l’enfant, le moyen de s’adapter à un nouveau contexte.
La mise en place de l’identité sexuelle
Freud, qui fut l’un des premiers à s’intéresser à ce thème, a défini plusieurs stades dans l'évolution de l'enfant :
> Le stade oral débute dès la première année. L'enfant incorpore ce qu'il perçoit. Ces pulsions orales poussent aussi à la destruction, réveillées physiquement par l'apparition des dents. Ainsi, il n'est pas rare que l'enfant morde.
> Le stade anal prend place au cours de la deuxième année : l'enfant apprend à penser à partir de son corps. Il saisit la frontière entre ce qui est lui et ce qui est étranger, et ses pulsions le pousse à conserver ses biens. Il apprend, en maîtrisant ses sphincters, à contrôler son corps. C’est également durant cette phase qu’il prend conscience de son pouvoir sur autrui.
> Le stade génital apparaît vers trois ans. L’enfant, qui en général a acquis la propreté, s'intéresse à ses organes génitaux, explore son corps, et les masturbations volontaires ne sont pas rares. Il manifeste une réelle curiosité sexuelle vis-à-vis de ses parents et de son entourage ; c’est à ce stage qu’il acquiert les interdits fondamentaux, comme l’inceste.
L’enfant et ses peurs
Peur du noir, peur des animaux, peur du sommeil… Entre 2 et 5 ans, les premières manifestations de la peur apparaissent chez l’enfant ; de diverses origines, elles sont tout à fait normales, et font partie de son équilibre psychique. En effet, en acquérant la faculté de penser, en prenant conscience de son environnement, l’enfant est de plus en plus réceptif aux changements qui l’entourent et aux éventuels risques qu’ils peuvent entraîner. Il ne sait comment trouver sa place et agir ; ses peurs sont un cri au secours pour que vous l’aidiez. C’est en maîtrisant petit à petit ces peurs, avec votre aide, que votre enfant grandit.
L’âge des pourquoi
Votre enfant vous harcèle de questions à longueur de journée, tout est prétexte à interrogation : c’est l’âge des pourquoi, qui en général débute aux alentours de 3 ans. En entrant à la maternelle, l’enfant découvre un nouveau monde, loin de sa maman, loin de sa maison. Face à toutes ces nouveautés, il est normal que votre enfant s’interroge. Comment y répondre ? Tout dépend bien sûr de son âge. Plus il sera grand, plus vous pourrez entrer dans les détails lors de vos explications. Ce qui est sûr, c’est que ne pas répondre à ces questions, les ignorer, risque de déstabiliser l’enfant.